Insertion : Plus d’un jeune Européen sur dix exclu de l’emploi et des études
Cette situation est d’autant plus préoccupante que, selon la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound), la part de cette seconde catégorie serait sous-estimée. En cause notamment, l’incapacité de la plupart des Etats européens à proposer à ces jeunes inactifs et chômeurs de longue durée des alternatives d’insertion. Découragés par la lourdeur des procédures classiques, ils finissent tout simplement par disparaître des radars. Si certains pays œuvrent d’ores et déjà pour un meilleur repérage des NEETs – via par exemple la mise en place d’un réseau de médiateurs pour la jeunesse en Bulgarie ou d’un guichet unique pour l’orientation des jeunes en Finlande –, les plus proches du marché de l’emploi restent donc surreprésentés dans les statistiques officielles.
6,4 milliards pour l’insertion des jeunes
Les pays méditerranéens – auxquels s’ajoute l’Irlande – sont ceux où l’on recense la plus forte proportion de NEETs. Ils y sont de surcroît majoritairement des chômeurs de longue durée. Viennent ensuite les pays de l’Est de l’Europe, où la principale cause d’exclusion des jeunes du marché du travail et de la formation est la charge d’une famille (presque un quart des jeunes lettons ou bulgares sans emploi ni travail ont une responsabilité familiale, contre seulement 10 % des Espagnols ou Suédois). Les NEETs sont, pour finir, relativement moins nombreux dans les pays scandinaves et d’Europe de l’Ouest et y sont, en grande partie, des chômeurs de courte durée ou en reprise d’emploi.
La Commission européenne regrette que les politiques des Etats ciblent en priorité les jeunes chômeurs, au détriment des inactifs
Financée par le fond social européen et l’initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ) – dotée d’un budget de 6,4 milliards d’euros – cette Garantie a déjà permis l’adoption de 132 mesures en faveur de l’emploi et de la formation des jeunes en Europe, indique la Commission européenne2. Si la part des jeunes sans emploi ni formation diminue depuis 2014, l’institution regrette toutefois que les politiques des Etats membres ciblent en priorité les jeunes chômeurs, au détriment des inactifs – qui constituent pourtant la population la plus fragile et dont l’effacement pourrait menacer, à terme, la cohésion sociale des Etats européens.
Rien que pour la France, 1,3% du PIB égale quelque chose comme 28 milliards d’euros 14/10/2017